Petit jeu mathématique

Le Quotidien 11/2003

À ses débuts, Anna Recker peignait des paysages et des pierres.Peu à peu, elle s’est intéressée plus profondément à la structure de ces pierres, elle a développé des formes de plus en plus géométriques pour se diriger vers un travail des formes naturelles.

Aujourd’hui, l’artiste s’écarte doucement de la mère matrice, de ses couleurs, pour entrer dans un monde plus flou, plus cérébral, fait de chiffres, de labyrinthes, de puzzles. Un travail plus conceptuel, certes, mais qui garde une volonté d’ouverture vers le public. […] Lettres et chiffres sont très présents dans l’œuvre d’Anna Recker. Elle crée avec eux et les formes des ensembles holistiques, aux divers sens, aux transformations presque infinies.

Art cérébral aussi dans cet acharnement à traiter les systèmes mathématiques. Tout, dans l’œuvre de l’artiste, partira d’un triangle ou d’un polygone. Tout partira d’un système de chiffres. Ou d’une combinaison parfaite entre les deux. Au départ de ces simples formes, les premières auxquelles l’homme ait pensé, elle aboutira à un enchevêtrement autrement plus complexe; à une multitude de puzzles hexagonaux, à un monde en constante transformation. Car Anna Recker aime les variations et les différentes sous-structures que la structure initiale peut donner. Elle aime l’idée d’un microcosme qui s’étendrait à l’infini, l’idée d’un monde en constante mutation, proche en définitive du réel et de l’origine de l’univers malgré sa conceptualisation.

Enfin, le grand paradoxe d’Anna Recker est certainement l’opposition entre ce monde fait de mathématique, de rigueur de l’esprit avec sa manière d’appréhender son travail et les couleurs qu’elle utilise, à moins que le bleu ne fasse référence au ciel en opposition à la terre, et ne fasse référence à l’esprit par opposition au corps et à la matérialité.

K. Px. et FrC

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